La Bléone et ses affluents constituent des milieux naturels d’exception encore relativement préservés.
De nombreuses ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêts Ecologique, Faunistique et Floristiques) sont notamment présentent sur le bassin.
On citera la ZNIEFF « Bléone et ses principaux affluents (les Duyes, le Galabre, le Bès, le Bouinenc) et leurs ripisylves » qui couvrent l’ensemble de l’espace alluvial de la Bléone et ses affluents.
⇒ Plus d’information sur la ZNIEFF en cliquant ici : INPN, ZNIEFF 930020054 – LA BLÉONE ET SES PRINCIPAUX AFFLUENTS
Des sites NATURA 2000 (Sites d’Intérêt Communautaire et Zones de Protection Spéciale) sont également à signaler même s’ils ne concernent la Bléone que de manière localisée (Bléone en aval de Malijai – le Bès aux clues de Barles et de Verdaches).
Parmi les joyaux de la vallée, il faut citer les adous. Ces petits affluents de la Bléone, du Bès ou des Duyes sont situés dans le lit majeur et sont alimentés par des résurgences de la nappe phréatique ou des sources en pied de versants.
Ils présentent un intérêt biologique certain :
- Ils offrent des caractéristiques morphologiques et hydrologiques différentes de celles des rivières et apportent une diversité dans les habitats aquatiques ;
- Les paramètres favorables de débit, de température (constante et relativement élevée en hiver par rapport à celle du cours principal) et de nature du substrat font qu’ils abritent de nombreuses zones de frayères. Ils constituent des milieux de reproduction importants pour le cycle de développement de la Truite fario notamment. De plus, ces milieux sont souvent dépourvus de prédateurs pour les alevins ;
- Ce sont des zones refuge pour la faune aquatique en période de crue.
Les caractéristiques de ces milieux annexes leur confèrent un intérêt tout particulier pour la dynamique générale des rivières du bassin versant, dont les potentiels biologiques sont limités, sur certains tronçons, par des facteurs naturels ou par les conséquences des activités humaines.
Certains adoux abritent l’Ecrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes). La présence de ce crustacé témoigne d’un habitat aquatique naturel non perturbé et d’une eau de bonne qualité.
Deux de ces adous font l’objet de mesures de protection réglementaire strictes puisqu’ils sont classés en Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB). Ce sont les adous de la Marine au Chaffaut et des Faïsses à Mallemoisson.
On pourra également signaler que le SDAGE 2016-2021 identifie un réservoir biologique très étendu sur le bassin versant. Il s’agit de la Bléone de sa source au Bès inclus, affluents non compris sauf la Grave, la Descoure, le Gros Vallon, le Riou de la Montagne et le torrent le Riou et ses affluents.
Ces réservoirs biologiques sont des cours d’eau ou parties de cours d’eau qui comprennent une ou plusieurs zones de reproduction ou d’habitat des espèces de phytoplanctons, de macrophytes et de phytobenthos, de faune benthique invertébrée ou d’ichtyofaune et permettent leur répartition dans un ou plusieurs cours d’eau du bassin versant.
Le bassin versant est également riche en zones humides. Selon l’inventaire réalisé par le Conservatoire d’Espaces Naturels PACA pour L’Agence de l’Eau en 2013, ce sont près de 6 500 ha qui ont été recensés parmi lesquels près de 90 % sont constitués par les cours d’eau.
L’état de conservation des zones humides a été évalué à dire d’experts avec une approche plus fonctionnelle que patrimoniale. Sur le bassin de la Bléone, on retiendra que :
- 13 % sont considérés comme dégradés. Il s’agit principalement de la Bléone entre Digne et la Durance et du torrent des Eaux Chaudes à Digne.
- 63 % de ces zones humides sont partiellement dégradées. Sur le bassin de la Bléone, il s’agit par exemple du Bès à l’aval d’Esclangon, des Duyes et de la partie aval du Bouinenc.
- 23 % sont proches de l’équilibre ou peu dégradés. Ce sont la Bléone amont, le Bès en amont d’Esclangon, l’Arigéol, le Galabre ou la source des Duyes.
Le niveau d’intérêt patrimonial a été calculé sur des critères faunistiques et floristiques. On retiendra que :
- 22 % des zones humides ont un très fort intérêt patrimonial. Ce sont la Bléone à l’amont de Digne et la Bléone en aval de la zone d’activité de St Christophe (tronçon part ailleurs jugé en mauvais état de conservation).
- 26 % ont un fort intérêt patrimonial. Ce sont les sources de la Bléone, la Bléone dans la traversée de Digne (tronçon dégradé) et le torrent des Duyes.
- 52 % ont un intérêt modéré. Ce sont le Bès, le Galabre, l’Arigéol, le Bouinenc ou encore le torrent des Eaux Chaudes.
Les rivières, les torrents, les ripisylves, les forêts alluviales ainsi que les adous constituent des milieux de vie très riches pour de nombreuses espèces végétales et animales dont certaines sont considérés comme patrimoniales.
On citera notamment :
- Les 9 espèces piscicoles recensées dont 7 font l’objet de statuts de protections nationaux, européens ou internationaux (Truite fario, Chabot, Blageon, Toxostome, Barbeau méridional, Barbeau fluviatile et Hotu).
- l’Apron du Rhône qui est présent sur la Bléone en aval du barrage EDF de Malijai.
- L’Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) qui se maintient encore localement dans les adoux et, de manière plus anecdotique, dans les cours d’eau affluents de la Bléone.
- Le Castor d’Europe (Castor fiber) dont l’aire de répartition a beaucoup progressée ces dernières années.
- Le Guêpier d’Europe qui profite des berges érodées pour creuser son nid.