La Blanche est une rivière à régime nivo pluvial, à forte influence méditerranéenne, c’est à dire que la variation des débits est soumise, d’une part à la fonte des neiges et d’autre part aux variations climatiques de type méditerranéen.
Elle est donc caractérisée par :
- deux minima, l’un en hiver (lorsque l’eau est majoritairement stockée sous forme de neige) et l’autre en fin d’été,
- un maximum au printemps (via la fonte des neiges et les pluies printanières),
- une très forte variabilité interannuelle.
La Blanche n’étant pas instrumentée, la connaissance des débits de crue est assez peu précise et basée sur des modélisations hydrauliques. La crue centennale en aval du bassin versant est estimée à 230 m3/s environ. A Seyne, la crue centennale est estimée à environ 100 m3/s.
Les investigations menées auprès des archives départementales et du service de Restauration des Terrains en montagne ne relèvent pas de crues historiques de grande ampleur sur le bassin versant de la Blanche (source : étude SIEE de 2001).
On retiendra toutefois les éléments suivants :
- L’absence de crues remarquables par des débordements au cours du 20ème siècle révèle l’absence de tels phénomènes ou leur caractère non gênant pour les riverains et les collectivités.
- Les quelques témoignages et les principaux dégâts inventoriés concernent principalement les affluents de la Blanche (Allevard, Charcherie à Sainte Rose, ravin du Lièvre à Maure, ravin de Saint-Antoine…), y compris les crues des années 90 et la crue de novembre 2000 (canal du Moulin en particulier).
Sur la Blanche, les principaux dégâts observés l’ont été en novembre 1886 à Maure et en aval de la confluence de la Blanche du Fau. Cette crue semble être la crue de référence : elle a affecté l’ensemble du bassin versant. Malheureusement, les témoignages retrouvés ne permettent pas de définir l’emprise des zones inondées.
Seule la commune de Seyne les Alpes dispose d’un Plan de Prévention des Risques d’inondation (PPRI).
Les observations de terrain et les enquêtes menées auprès des riverains et des collectivités révèlent l’enfoncement du lit de la Blanche. On observe en effet plusieurs signes, témoins de cet enfoncement, en relation avec la dynamique du transport des matériaux du fond du lit.
Cette évolution est à mettre en relation avec l’évolution séculaire de la dynamique du cours d’eau et des facteurs qui la conditionnent (interventions humaines, crues, transport solide…).
Ainsi, au rang des principaux facteurs responsables des phénomènes décrits, on citera :
- Les extractions de matériaux, qui ont été effectués pendant plusieurs décennies dans le lit de la Blanche (Seyne – Selonnet) qui ont entrainé l’enfoncement du lit et localement son élargissement (face au camping de la Blanche).
- La réduction des apports (recharges) en matériaux par les affluents de la Blanche, due :
- Au reboisement des versants, limitant alors les érosions et l’entrainement des matériaux, et aux corrections torrentielles responsables des mêmes effets ;
- Et sans doute à la réduction de l’intensité des crues, aujourd’hui « moins capables » de transporter des sédiments dans le contexte actuel amoindri d’érosion et de ruissellement de versant.
Ainsi, la Blanche, se trouve aujourd’hui dans une situation de déficit d’apport en matériaux qui ne compense pas les prélèvements qui ont été effectués.
La fermeture des lits consécutive à la réduction des capacités mobilisatrices et au développement de la végétation des rives, qui entraine une chenalisation de la Blanche (un lit unique et non plus un lit en tresses), contraint entre les digues ou entre des berges hautes.
Ce phénomène a été accentué par l’absence de crues remarquables et destructrices des milieux rivulaires : la végétation a pu se développer sans que les écoulements soient capables de la limiter par mobilisation des bancs de galets.
Ainsi, le premier effet des évolutions constatées est l’augmentation des capacités érosives des crues, qu’elles accentuent l’enfoncement du lit ou qu’elles déstabilisent les pieds de berges et d’ouvrages.